Ce matin, j’ai vu une bonne sœur en robe longue noire et blanche, une vraie avec la coiffe et gilet jaune… parce qu’elle circule à vélo ! Nous nous sommes souries, elle est jeune encore avec de très beaux yeux…
Imaginez une plage bordée de cocotiers ; la mer vient s’y briser et, dans ce cadre, un hôtel… Nous sommes à Lomé, au Togo et mon avion s’y est posé en pleine nuit. Je revenais de Ouagadougou au Burkina Faso et le train d’atterrissage ne rentrait pas. Nous avons donc été déroutés et les passagers ont été logés dans les hôtels de Lomé. Je partageais ma chambre avec une autre femme et au matin , nous avons fait connaissance. C’était une bonne sœur hollandaise qui ne parlait que l’anglais et le dioula, la langue vernaculaire de l’Afrique de l’Ouest, comme le swahili en Afrique de l’Est.
Nous avons passé la journée ensemble dans cet hôtel bercé par la brise marine venue de l’Océan tout proche… Puis nous avons repris l’avion et nous nous sommes perdus de vue. Avec le temps, on apprend à croiser des gens qu’on ne revoit jamais.
Ces bonnes sœurs me servent de modèles pour ma sœur Adèle, dans la saga du port de commerce de Brest. J’aime ces femmes indépendantes qui, parfois, découvrent leur vie dans les ordres.
J’avais une parente qui fut cloîtrée pendant 20 ans. Elle n’a pas pu supporter… Je lui ai demandé ce qu’elle avait retrouvé avec le plus de plaisir : c’est de sentir le vent dans mes cheveux…
Pour conclure, un autre souvenir : il y a près du port, derrière les cuves de gaz, une maison de retraite de bonnes sœurs. Je l’ai découverte par hasard, en me promenant dans la zone industrielle. J’ai découvert un adorable cimetière à l’anglaise, avec des croix plantées dans l’herbe. Un cimetière de sœurs ! Mais je n’en dirai pas plus, reportez vous à mon cycle sur le port de commerce, dans ce grand parc qui donne sur les cuves de gaz, où , avant, il y avait la mer…
Conscience aiguë
de la solitude
une mouette sous l’averse
Alain Kervern – Haïkus de la mer
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